A une heure très avancée de la nuit, dans une pièce du 6ème sous sol de la grande technopole gnome.
Un choc métallique retentissait dans l’acoustique sourde de la pièce.
« BEING ! BEING ! BEING ! »
Puis le silence fut …
… Pour reprendre de plus belle …
« BEING ! BEING ! BEING ! »
… Jusqu'à la venue d’un son plus naturel :
« Ahhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh ! Niiiiiiiiiiiiiiiiiiii ! MAIS POURQUOI !? »
Ce cri aussi aigu qu’insupportable pour une oreille humaine, sortait tout droit de l’imposante caisse de résonance que pouvait fournir une petite gnomette à couettes, allongée à même le sol, au centre de la pièce, les yeux grand ouvert sur un plafond noirâtre ; une clé à molette dans une main, et le bras métallique d’un robot dans l’autre ; ce dernier n’avait visiblement rien à envier aux pièces rouillés que l’on pouvait souvent voir dans la décharge à métaux de la ville.
« Foutoir » serait un mot de très faible envergure pour décrire ce qui entourait la petite personne. Un coup d’œil rapide à tout cela nous donnait à voir un tas de livres anciens d’un coté, une armoire à outil renversée d’un autre , un mur noircie par le carbone ; et même des caisses de nourriture et de vivre fracassés. Les yeux plus curieux aurait peut être pu y découvrir l’arsenal de lames, luisantes et éclatantes, parfaitement disposés sur un râtelier… S’il n’avait pas été à moitié caché par une fumée noire qui sortait de l’arrière train d’un robot à couette ne trompant pas sur son état lamentable.
« Mais pourquoi tu ne veux pas fonctionner toi ! Ecoutes moi bien, si dans la demi heure, je n’arrive pas à faire de toi une femme de ménage convenable, tu deviendra tout simplement un robot à ramasser les fientes de Yeti ! Après c’est toi qui vois hein. Je ne t’oblige à rien … »
Le petit bout de personne se redressa d’un bond, et remit les lunettes globuleuses, caractéristiques aux gnomes ingénieurs, sur le bout de son nez. Elle les ajusta correctement et entreprit de se remettre au travail.
En regardant la silhouette du robot, faites à son image, elle se mit à se rappeler le jour de ses 33 ans …
A cette période de sa vie, Dipsy, était la même. Passionné d’ingénierie, et par dessus tout des arts de la guerre, qui était déjà presque une seconde nature. Tout aussi adorable et réfléchie, que peste et têtu, c’était le genre à pouvoir braver n’importe quel danger sous des prétextes aussi pertinent que parfois déconcertants. Ses journées étaient simples dans l’organisation, et pourtant aucune n’entrait dans une routine. Le matin était dédié au maniement des armes, et l’après midi au bricolage en tout genre. Le soir servait la plupart du temps à se sortir des péripétie impromptue de la journée, et bien souvent à réparer les catastrophes qui pouvaient découler de la journée.
Le jour où sa mémoire s’égarait souvent, comme cette nuit, était le matin de ses 33 ans. Après avoir lu un livre sur les rites chamaniques que pratiquaient les orcs, Dipsy s’était mise en tête que la vache achetée par son oncle Dentric revenu d’Elwynn, était en réalité un nain victime des rites nuisibles d’un chaman, et donc transformé de la sorte.
Le Rocombulateur sur lequel elle avait travaillé pendant des semaines était prêt à faire son office pour rentre son apparence à cette vachette. Assuré par ses compétences et la stabilité légendaire des techniques d’ingénierie gnomes, elle l’utilisa.
C’est là que la catastrophe arriva. L’appareil, après un démarrage difficile, explosa littéralement. Sonnée, la gnomette se releva du choc sous une forme que l’on peu qualifier de peu approprié pour un gnome. Les couettes, la petitesse, et les grands yeux avaient laissés place à des cornes, une taille d’épaule démesuré, et des sabots en guise de pied. Le Rocombulateur avait effectivement dénaturé quelque peu la situation, et surtout le résultat escompté par Dipsy.
L’issue de cette « déconvenue » ne fut heureusement pas trop malheureuse, car cet transformation était périodique et souvent ne durait que quelques minutes. 90% gnomes, et 10% bestiale était la répartition adéquate de sa nature. Les gnomes à peine surpris, ont eu une réaction très intéressée quand à la possibilité d’en résulter une nouvelle invention, sûrement très utile comme le sont toutes les inventions sortis de leur imagination.
La force d’une race animale comme les Taurens dans le corps d’une petite personne haute comme 3 pommes, était à la fois une aubaine et un fardeau à porter.
Une odeur âcre et très désagréable sorti Dipsy de ses pensées.
Une fumée verdâtre commençait à lentement filer sous l’interstice de la porte blindée. Cette dernière avait sûrement été quelque peu amochée par l’explosion du robot la veille.
« Ca fait bien un mois que je ne suis sorti de là, je crois que c’est le bon moment pour aller faire une promenade ».
Dipsy mis de coté son travail et enfila un scaphandre, servant habituellement à la plongée, pour se prémunir de la mauvaise odeur environnante.
Lorsque la porte fut ouverte, un brouat infernal, mêlé de cris et de machinerie se fit assourdissant. La fumée qui avait commencée à pénétrer la pièce, formait un brouillard dense dans le couloir adjacent.
D’autres cris prirent le dessus parmi l’agglomérat sonore : une sorte de roulement aigu et bestial, dont même les gnomes mâle en rute ne pouvait rivaliser.
Empoignant au passage une des lames du râtelier, Dipsy dit tout haut :
« Allez hop ! On va aller voir ce qu’il se passe ! »
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Sujet: [Dipsy] Gnomette ! 